Le 21 septembre 2023, la MSH Mondes et Huma-Num Lab lancent leur séminaire commun : Humanités numériques, entre Low Tech et informatisation générale des données. Élaboré en concertation avec le comité d’orientation du pôle Données et Humanités numériques de la MSH Mondes, il s’agit d’un atelier interactif visant à favoriser la discussion et l’échange entre participants, avec une mise en commun de données, d’outils et de protocoles et une réflexion critique sur les pratiques et les finalités. Les premières séances serviront à définir collectivement les problématiques, à identifier les points de convergence ou de dissension entre disciplines, et à cerner les enjeux épistémologiques de ces questions.

Il s’adresse en particulier aux publics de la MSH Mondes, des consortiums HN et du réseau national des MSH. Il est animé par Stéphane Pouyllau, responsable de Huma-Num Lab, et Julien Schuh, directeur adjoint de la MSH Mondes.

Low Tech Manifest

Ces séances exploreront les dimensions théoriques et pratiques du mouvement Low Tech dans le contexte spécifique des humanités numériques. L’enjeu de cette partie du séminaire sera la rédaction d’un manifeste “low tech” dans lequel les acteurs des communautés en humanités numériques de la MSH Mondes et du HN Lab puissent se reconnaître, autour des questions d’impact environnemental, de pérennité des données, d’accessibilité, d’inclusion, d’intelligibilité des objets numériques.

Conseils et techniques pour informatiser les données en SHS

Ces séances se concentreront sur la manipulation, la gestion et la modélisation des données de recherche en SHS, avec un aperçu des outils disponibles, une introduction au Web sémantique, ainsi qu’une discussion sur les implications de la modélisation de la connaissance en sciences humaines et sociales. On abordera les questions des données FAIR, des écosystèmes numériques, de la circulation et de la réutilisation des données. Comment l’évolution des technologies numériques a-t-elle influencé la façon dont nous collectons, stockons et utilisons les données en SHS ? Quelles sont les implications épistémologiques de cette évolution? Comment cultiver des compétences en commun au sein de la communauté universitaire et de recherche ?

Séance 1 : Marcello Vitali-Rosati, “Merci, je n’en ai pas besoin” : formats opaques, applications sexy, ordinateurs superpuissants

Le discours technologique commercial nous pousse de plus en plus à adopter des “solutions” “performantes”, “rapides”, “simples”, “intuitives”. Il semblerait que, pour accéder à ces solutions, nous devions passer notre temps à acheter le matériel le plus récent, de plus en plus “performant”. Dans ce cadre, un “expert” de technologie, et notamment quelqu’un qui travaille dans le domaine des humanités numériques, devrait encore plus être un early adapter, pour avoir toujours la “meilleure” solution à portée de main. Dans ma communication je voudrais mettre en question cette doxa et expliquer pourquoi une définition précise des besoins non seulement nous permet, mais aussi nous impose de choisir des environnements lowtech, souvent plus anciens, peut-être plus lents, moins intuitifs et moins simples, mais plus adaptés à notre recherche, à nos valeurs et à nos paradigmes épistémologiques. Marcello Vitali-Rosetti, professeur au département des littératures de langue française de l’Université de Montréal et titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les écritures numériques (porteur, entre autres, de l’outil Stylo.

21 septembre 2023, 14h-16h, MSH Mondes (salle du conseil au 4e étage du bât. Ginouvès) et en hybride (lien ci-dessous).

D’autres séances seront organisées au printemps 2024.